Directeur du congrès: Pr Thomas Tinnefeld 








5e Congrès sarrebruckois de l'enseignement des langues étrangères 

La magie de la langue – 
Productivité en linguistique et 
enseignement des langues étrangères 

La langue, qui représente un critère essentiel distinguant l’homme des autres êtres vivant sur notre planète, est caractérisée par une magie énorme. Si cette affirmation semble, à première vue, être un peu démesurée, elle est pour autant justifiée. Cette magie ne se reflète pas seulement dans le fait qu'en général, les gens s’entendent sans aucun problème pourvu qu'ils utilisent le même code. Elle se manifeste aussi dans des situations où ils parlent d’un sujet dont ils n’ont jamais parlé avant, quand ils font des réflexions qu’ils n’ont jamais faites auparavant, quand ils emploient des mots ou des concepts qui n’existaient pas jusqu’à ce jour-là, donc quand ils font usage de la langue de manière productive, dans le meilleur sens du terme, dans des situations dans lesquelles ils construisent leur propre monde.

Dans la vie privée ainsi que la vie professionnelle, nous nous retrouvons presque tous les jours sur un terrain linguistiquement inconnu et inexploré et il y a ça et là des situations où nous faisons preuve d’une productivité linguistique extraordinaire. Cette productivité de la langue et de l’enseignement des langues, qui, sans doute, affiche une certaine magie, fait l’objet du 5e Congrès Sarrebruckois de l’Enseignement des Langues Etrangères.

La magie et la productivité de la langue sont étroitement liées l’une à l’autre et ce sur les niveaux les plus divers. En générant des phrases et des propos, les hommes sont productifs. Dans le but de communiquer des informations, des émotions et des réactions, ils produisent des structures et formules tout en ayant recours aux divers moyens linguistiques qui leur sont disponibles. Ce type de productivité se situe sur un niveau pragmatique.

Confrontés aux phénomènes du monde extralinguistique qui se matérialisent dans notre vie et qui n’ont pas encore été mis en parole, nous sommes obligés d'en trouver des dénominations. Ces dénomination, qui, le cas échéant, mènent à la création de néologismes, s’effectuent tant sur le niveau lexical, voire morphologique, que sur le niveau des concepts et relèvent du domaine des langues de spécialité. Les langues de spécalité représentent ainsi des langages particulièrement productifs.

La productivité de la langue, telle qu’elle se présente dans les deux exemples précédents, ne porte pas seulement sur la linguistique, mais elle est aussi d’une grande importance dans le domaine de la didactique des langues étrangères. Si nous qualifions nos élèves et nos étudiants pour s’exprimer dans une langue étrangère sous forme orale ou écrite, nous leur offrons la possibilité d'être productifs dans cette langue. Nous leur permettons donc de dépasser leurs propres limites dans la pratique d’une langue étrangère, et de gagner ainsi de nouvelles expériences. Cet aspect présente aussi une facette de la magie productive de la langue, telle que nous l'entendons.

La magie de la langue se base aussi sur les mécanismes interpersonnels et interculturels qui, eux, se déroulent dans toute situation de communication. Communiquer nous donne l’occasion de dépasser des limites – limites qui existent entre les individus et celles qui marquent les empreintes psychologiques et la socialisation d'une personne. En communiquant, les interlocuteurs construisent systématiquement une nouvelle réalité - un monde culturel intermédiaire - ce qui, de nouveau, représente un processus productif.

Dans le cerveau d’une personne qui maîtrise des langues étrangères peuvent se déceler des activités qui ne se produiraient pas si cette personne n’avait pas appris ces langues. Les cerveaux des personnes bilingues ou multilingues se distinguent nettement des cerveaux de personnes  monolingues. La productivité (linguistique) a donc un impact direct sur le développement intellectuel d’un être humain. Ce fait ne manque pas non plus d’une certaine magie.

En fin de compte, nous nous sommes certainement tous aperçus que notre comportement change dans des situations où nous ne parlons pas notre langue maternelle mais une langue étrangère. Cette altérité se manifeste aussi quand on essaie de se rendre compte de la facilité – ou de la difficulté – de verbaliser des propos émotionnels dans sa langue maternelle, comme c’est est le cas pour la simple phrase Je t’aime. Nous voyons très clairement qu’il existe une différence entre l’expression d’une telle phrase dans notre langue maternelle et celle réalisée dans une langue étrangère. Il paraît bien plus facile de prononcer de tels propos, pourtant significatifs, dans une langue étrangère que dans notre langue maternelle. Ce phénomène représente également une certaine magie.

Ces quelques réflexions nous font comprendre que les langues étrangères et l’enseignement des langues étrangère nous ouvrent de nouvelles perspectives sur différents domaines de notre vie : aux scientifiques dans les différentes disciplines de la linguistique, aux locuteurs dans leur vie privée et professionnelle ainsi qu'aux enseignants dans des situations diverses de l’enseignement des langues. C'est bel et bien cette productivité linguistique, à laquelle est inhérente une certaine magique, que nous analyserons à bien des égards lors du 5e Congrès Sarrebruckois de l’Enseignement des Langues étrangères. Cette thématique paraît certainement moins accessible que d’autres orientations thématiques. Pourtant, elle nous permettra de développer une grande créativité et nous incitera sans aucun doute à la réflexion.

La soumission d'abstracts est possible d’ici le 31 août 2019 par e-mail à l’adresse suivante:
                
fremdsprachentagung@googlemail.com


Les conférences présentées dans les différentes sections seront d'une longueur de minutes (plus 10 minutes pour les questions-réponses).

Comme le nombre de créneaux horaires disponibles aux interventions n'est malheureusement pas illimité, il est recommandé que les abstracts nous soient envoyés à temps.